4 astuces pour améliorer sa relation aux autres

par | 11 avril 2020 | 30JoursPourYPenser | 0 commentaires

Toujours en quête de cultiver des relations épanouies, voici 4 "astuces" qui me semblent prometteuses pour améliorer sa relation aux autres.

Temps de lecture : 7 minutes

#30JoursPourYPenser Numéro 20

Toujours en quête de cultiver des relations épanouies, voici 4 « astuces » qui me semblent prometteuses pour améliorer sa relation aux autres.

1 – Se poser la question : ai-je envie d’être heureux, ou d’avoir raison?

J’ai vu cette phrase en lisant Marshall Rosenberg, père de la Communication NonViolente. Il part du constat qu’on ne peut avoir les deux au même moment.
Bien sûr, certains objecteront en disant qu’avoir raison rend heureux. Personnellement, je crois que ça n’est presque jamais cela, être heureux. Ce peut être une satisfaction passagère qui, à mon sens, n’est pas une disposition durable au bonheur.
J’ai régulièrement observé mon for intérieur lors de diverses situations. J’en ai tiré l’impression que processus rationnels (avoir raison) et émotionnels (être heureux) n’étaient pas réunis au même moment.
Ainsi, la raison pourrait servir une relation seulement si au préalable, une attitude intérieure portée vers la qualité de la relation a été cultivée. Et encore…Chercher à avoir raison est le contraire de toute démarche maïeutique1, dépossédant l’autre de la liberté de voir émerger sa vérité propre.

2 – S’observer : pourquoi fais-je ce que je fais?

Ici, je pars du constat que nous agissons pour servir des besoins, et que comprendre le besoin nourrit par l’action aide à persévérer ou à changer de cap pour le meilleur. Cela aide notamment quand on fait quelque chose que l’on n’aime pas, pour le bien d’autrui. Or, une réponse que j’entends régulièrement est en opposition avec ce principe : « il faut, je dois, il faut bien que quelqu’un le fasse, je n’ai pas le choix… ». C’est là que l’exercice me semble utile et je vais vous proposer quelques exemples d’actions/besoins !

>> Se lever la nuit pour nourrir son bébé – besoins social et d’accomplissement (contact, soin, tendresse, protection, mais aussi pourquoi pas un besoin de paix)
>> Manger une deuxième part de gâteau alors qu’on nous dit que « c’est mal » – besoin de liberté, acceptation, tolérance
>> Effectuer un travail que l’on aime moyennement – besoin de sécurité (financière), contribuer au bien-être des autres avec cet argent, accomplissement futur si un autre poste intéressant serait bientôt à pourvoir…

Pour résumer, je crois que toute action est menée afin de satisfaire un besoin. Le(s) comprendre permet de persévérer à faire quelque chose de désagréable pour un besoin qui dépasse notre personne, ou alors arrêter cette action si elle ne fait pas sens pour la satisfaction des besoins (propres et d’autrui).

Ainsi, notre intention et la façon dont on utilise les mots peuvent modifier radicalement la vision que l’on porte sur une situation. Comme le suggère Marshall Rosenberg, « les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) ».

3 – Être objectif

C’est une très bonne façon pour éviter de blesser autrui (ou pour éviter les pièges de l’égo). En effet, la subjectivité est une projection de notre vision sur le monde. Et je trouve très dangereux d’apposer l’étiquette d’objectivité sur quelque chose qui ne l’est pas. Des exemples : « tu es têtu; les gens bien ne font pas cela; tu ne ranges jamais tes affaires; si tu m’aimais, tu passerais plus de temps avec moi… »

Dans le fond, nous savons la plupart du temps que nous ne sommes pas objectifs. Le problème apparait quand nous interagissons avec les autres en croyant l’être. Ainsi, il est aisé d’envenimer une situation en vexant l’autre. Supposez que votre besoin d’ordre ne soit pas satisfait quand vous regardez votre salon, vous dites alors à autrui : « tu ne ranges jamais tes affaires ». Il se peut que l’interlocuteur fasse vraiment des efforts, et qu’il ait besoin de reconnaissance pour cela (là, votre petite voix intérieure dit peut-être : « non, il ne range jamais ses affaires, regardez-moi ce bazar! »). Votre assertion est-elle objective? Non, c’est une vision et chacun a la sienne sur ce qu’est l’ordre à la maison. En bref, nous assénons des critiques sous couvert d’objectivité, et tout à coup les instincts de protection se réveillent, autrui vous répondra peut-être : « t’es jamais content(e) de toute façon » ou « c’est pas moi qui ai mis le bordel, c’est untel », etc. C’est, je crois, un cercle vicieux qui coupe de la joie d’être ensemble.

Quel remède existe-t-il à cela? Comment peut-on trouver une issue où les deux parties soient satisfaites dans ce cas-là?

Simplement, relever des faits, et les utiliser pour décrire nos besoins insatisfaits. Cela réduit la projection sur l’autre et limite la casse. Après tout, le but est d’aller vers la satisfaction des besoins; on atteint ce but plus facilement en ne braquant pas autrui!

A lire aussi :  Biais cognitifs : sommes-nous condamnés au conflit?

4 – Se mettre à la place de l’autre

Chaque personne en ce monde vit une situation unique. Les paramètres et événements régissant nos vies étant infinis, nous ne pouvons vivre la même expérience qu’un autre.

Ce faisant, se mettre à la place de l’autre (sous-entendu, écouter activement et avec empathie), c’est reconstituer en partie les pièces de son puzzle. Cela permet de mieux comprendre la scène présente qui se joue dans sa vie.

Reprenons la personne à qui l’on a dit « tu ne ranges jamais tes affaires », alors qu’elle fait des efforts et aimerait que cela soit reconnu. Quelle était sa journée, comment se sent-elle? Ce peut être un adolescent tout juste rentré de ses cours, fatigué, frustré, préoccupé par un problème d’amitié, de couple, une question existentielle, etc.

Se mettre à sa place, c’est déjà réduire le bruit de notre alarme intérieur « besoin insatisfait ». Ensuite, c’est se mettre en lien avec l’instant présent, et tous ses paramètres. On comprendra bien plus facilement qu’à ce moment-là, il est difficile pour l’autre de satisfaire notre besoin de manière libre et engagée. Alors, nous pouvons prendre la responsabilité de notre besoin, ou alors composer de manière plus adaptée au moment présent.

« Je comprends que tu es fatigué et que tu as besoin de repos. Et en même temps j’ai besoin d’ordre dans la cuisine pour préparer le repas efficacement. Accepterais-tu de ranger la cuisine avant 19h, après t’être reposé? »

C’est à mes yeux une possibilité d’expression tournée à la fois vers l’autre et vers son besoin propre. J’aime à croire qu’il existe un mode de communication qui nous aide à satisfaire tous les besoins en présence, sans avoir à faire de compromis.

Pour conclure

Ces 4 pistes sont à mon sens de grand intérêt pour améliorer les relations humaines. Malgré la complexité de ces dernières, il semblerait que des mécanismes communs à tous les membres d’une culture soient observables. J’espère que mes propositions, en tentant de comprendre ces mécanismes, vous aideront à fluidifier vos échanges, pour instaurer une paix durable.


A propos de la série #30JoursPourYPenser

Pendant le confinement lié au Coronavirus : 30 jours, 30 articles, autours de la nature et de l’humain, pour comprendre et dessiner un monde durable et joyeux !

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