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Aujourd’hui, au programme Chantier Eco-construction : le pisé.
Nous avons souhaité commencer le mur en briques de verre tant attendu, mais au pied de ces murs, se trouvent des planches en bois faisant partie de la structure de la serre. Donc, avant de pouvoir commencer, il nous fallait :
- remonter le mur au niveau de ce morceau de charpente pour pouvoir y apposer les briques de verre
- réaliser une base assez solide pour monter le mur désiré (car en l’état, nous étions sur des drains)
La solution retenue : le pisé, une méthode de montage de murs en terre crue compressée dans des coffrages.
Avantages:
- coût nul et abondance de la matière première (c’est de la terre…)
- on peut réaliser des murs porteurs
- une certaine esthétique
Inconvénients:
- long à mettre en œuvre
- demande beaucoup d’énergie si fait par des humains sans outillage spécialisé
En l’occurrence, nous avions peu de hauteur à atteindre, et nous n’avions pas assez de sable pour monter un mur en mortier conventionnel, ni assez de paille pour faire du terre-paille en barbotine (plus la crainte que ça ne tienne pas le mortier qu’on allait mettre par dessus). En revanche, terre à volonté! (la mare mérite encore d’être creusé et la serre est encore encombrée de terre).
Donc, nous nous sommes lancés…
- coffrage en bois conventionnel
- pose de 5-10cm de terre dans le coffrage
- on bat à la masse, au pied, avec des planches etc.
- une fois le taux de compression désiré atteint, on recommence le processus
Avec le recul et pour un projet de plus grande ampleur, il serait nécessaire, je pense, d’avoir ou de fabriquer un outillage spécialisé, une masse à inertie peut-être, actionnée par pédalage d’un humain qui entrainerait une roue à inertie, elle-même remontant la masse jusqu’à un point de rupture. La masse tomberait et on recommence le cycle…tournez manège!
Quelques notes:
- La terre était à l’abri depuis 3-4 semaine sous la serre: terre relativement sèche mais pas entièrement
- Compresser la terre aussi fort que possible
- Pour des murs complets selon cette méthode
- Plutôt adapté à des climats secs voir désertiques. Secs car les murs doivent être ré-enduits régulièrement à cause des pluies (bien que l’on puisse aussi protéger les murs par des enduits de chaux), désertiques car ils justifient alors pleinement l’emploi de la terre comme matériaux unique. (si l’on a du bois, de la paille et autre à portée de main, il est des méthodes qui sont moins coûteuses en énergie, mais ce n’est que mon avis et je ne suis pas un expert en constructions naturelles)
- Nous avons fait une erreur importante: nos coffrages gondolaient au milieu, au fur et à mesure de la compression du mur. Des renforts latéraux bien positionnés auraient évité cela. Vu que c’est une petite serre, ce n’est pas grave, mais le résultat pour une maison pourrait être déplaisant esthétiquement.
- Nous avons décidé de laisser les planches de coffrage le temps de monter le mur en briques de verre
Quelque chose d’important à dire
C’est que la conception du mur est vernaculaire: nous n’avons pas même été conseillés par un professionnel en construction, qu’elle soit naturelle ou conventionnelle. Le temps nous dira si nous avons fait des choix judicieux. Nous n’avions pratiquement aucune connaissance en pisé, à part les grandes lignes, mais aucune expérience pratique…
L’apprentissage par l’exemple, tout en sortant de sa zone de confort, c’est peut-être la devise cachée de l’association…
En savoir plus sur le pisé: Article wikipedia sur le pisé
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